Mangeons du chocolat, pas la forêt !
Avec une consommation moyenne de plus de 7,3kg par an et par habitant, la France est le 6e pays consommateur de chocolat au monde. Consommé sous forme de tablettes de chocolat, de pâtes à tartiner et autres petites douceurs, le chocolat est pour beaucoup synonyme de gourmandise et de plaisir.
Mais derrière ce chiffre et au-delà de nos frontières se cache une réalité alarmante, celle de la déforestation importée, c’est-à-dire :
« l’importation de matières premières ou de produits transformés dont la production a contribué, directement ou indirectement, à la déforestation, à la dégradation des forêts ou à la conversion d’écosystèmes naturels en dehors du territoire national »*.
Définition de la SNDI
Un amer état des lieux
A titre d’exemple, le continent africain est le premier producteur mondial de cacao, assurant à lui seul 70% de l’offre mondiale. Depuis les années 1970, l’accroissement particulièrement soutenu de la demande mondiale en chocolat s’est traduit par une augmentation des surfaces dédiées à la production du cacao. Par conséquent, la forêt tropicale disparaît progressivement en Afrique de l’Ouest au profit des plantations de cacaoyers avec les effets que nous connaissons : érosion de la biodiversité, perte de nombreux services écologiques, contribution au réchauffement climatique, fragilisation des populations locales …
Au-delà de cette pression sur les ressources, les cultivateurs doivent faire face à des défis techniques considérables tels que la lutte contre de nouveaux pathogènes ou encore la diminution des rendements significatifs des cacaoyères de plus de 20 à 30 ans ayant pour conséquence mécanique une baisse de leurs revenus. Sans les accompagnements techniques et financiers suffisants, la rénovation des plantations est souvent délaissée au profit d’un défrichage de la forêt.
Une responsabilité inégalement partagée
L’ampleur de la déforestation importée pose la question de la durabilité de nos modèles de consommation actuels. En effet les pays européens sont pour leur part responsables de plus d’un tiers de la déforestation liée au commerce international de produits agricoles tels que le cacao, le soja ou encore l’huile de palme. Face à ce constat les pouvoirs publics ont engagé des initiatives comme la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI) en France, dans le but de mettre fin en 2030 à l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables contribuant à la déforestation.
Quels leviers pour lutter contre la déforestation importée ?
Le commerce équitable représente un levier essentiel pour accompagner les producteurs à relever ces défis par une juste rémunération des producteurs et le versement d’un fonds de développement qui peut être investi pour faciliter la transformation des modes de production.
Par leur investissement de long terme auprès des organisations de producteurs, les opérateurs BIOPARTENAIRE, participent à les soutenir sur des pratiques de restauration des écosystèmes ou de préservation de la Biodiversité et des forêts (voir ci-dessous l’exemple de Kaoka
).
Le programme Equité 2
, porté par Commerce Equitable France
, vise notamment à renforcer les organisations de production équitable en Afrique de l’ouest dans leur transition agroécologie.
Chacun de nous en consommant du chocolat Equitable & Bio, contribuons à un futur soutenable.
Nous sommes tous BIOPARTENAIRE, pourquoi pas vous ?
©Agence Odd - Kaoka
KAOKA, investit dans le cacao « zéro déforestation »
Depuis plus de 30 ans l’entreprise KAOKA, dont ses produits sont labellisés BIOPARTENAIRE®, s’engage pour un chocolat bio, éthique et de haute qualité, certifiée bio et équitable, en accompagnant techniquement et financièrement les producteurs de cacao à Sao Tomé, en Equateur au Pérou ou en République Dominicaine.
KAOKA travaille ainsi à la structuration de filières, résultats de plusieurs années de co-construction de partenariats commerciaux de long terme avec les producteurs : appui à la structuration de coopératives, accompagnement de la production et de sa valorisation afin de permettre une meilleure rémunération des producteurs et ainsi pérenniser la cacaoculture…
Dernièrement l’entreprise a co-signé un partenariat public-privé d’envergure internationale pour la conservation et la régénération des écosystèmes/protection de la biodiversité et la promotion de l’agroécologie au sein de filières cacao au Pérou, en Colombie et en Équateur. Cette initiative innovante regroupe des acteurs de la recherche tels que le Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT), le Centre International pour la Recherche en Agroforesterie (ICRAF), l’ONG Conservation International (Colombie) ainsi que trois organisations de producteurs latino-américaines.
Co-financé par KAOKA et le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), ce projet de 8,97 M d’€ s’inscrit en pleine cohérence avec la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée. Le projet permettra notamment de développer les techniques d’agroforesterie, de rétablir la connectivité écologique pour permettre à la faune de circuler entre leurs zones d’habitat, d’assurer la conservation des paysages et de renforcer les infrastructures et les compétences des producteurs.
Retrouvez le replay de la conférence "Et si manger du chocolat préservait les forêts tropicales…" qui a eu lieu à Natexpo 2021.
Intervenants : Hanna El Messaoudi (BIOPARTENAIRE, Sebastien Balmisse (KAOKA) et Claire Dimier-Vallet (SYNABIO).