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8 mars : Femmes, karité et masculinité positive - témoignages du Burkina Faso

8 mars : Femmes, karité et masculinité positive
Témoignages du Burkina Faso

Dans le cadre du programme Équité 2 , Biopartenaire a pu rencontrer des organisations de producteur·rice·s d'Afrique de l'Ouest. Cette rencontre était l'occasion pour eux de valoriser leur organisation auprès d'entreprises bio engagées dans le commerce équitable ou avec un projet de commerce équitable !

Biopartenaire a pu s'entretenir avec Germaine Ouedraogo (de la SCOOPS PBKWK - Burkina Faso) et Francis Tuina (de RPBHC - Burkina Faso) sur le rôle des femmes dans leurs structures. À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous vous partageons leurs témoignages !

Germaine Ouedraogo de la SCOOPS PBKWK :
"Acheter notre beurre, c'est aussi s'attacher à toute l'histoire des femmes et du karité"

"Je suis la Trésorière de la société coopérative simplifiée des productrices de beurre de karité Wendmanegda de Kombissiri, de la région du Centre-Sud du Burkina Faso, à 45km de Ouagadougou. Nous comptons autour de 200 membres, toutes des femmes, et nous avons intégré aussi des hommes, des sympathisants, qui nous appuient dans la production, les achats, le transport et pour certains gros travaux où nous les sollicitons.

Notre coopérative est une émanation de l’association que nous avons créé pour la promotion économique et sociale des femmes en 1997. Nous étions confrontées à une situation récurrente : les femmes venaient solliciter des appuis pour scolariser leurs enfants, acheter des médicaments. Ces femmes étaient chef de ménage, elles avaient perdu leur mari pour la plupart et n’arrivaient pas à subvenir à leurs besoins.

On s’est rendu compte que la richesse de la femme, là-bas à Kombissiri, se retrouvait dans les amandes de karité. Pendant la saison de la production de ces arbres, les femmes collectaient beaucoup d’amandes. C’est ça qui constituait leur trésor. Elles prélèvent une partie de leur collecte qu’elles vont vendre dès qu’elles en ont besoin : pour acheter les fournitures scolaires des enfants ou quand un des enfants est malade pour avoir de l’argent et soigner l’enfant… Nous nous sommes alors demandé si on ne pouvait pas les organiser et chercher des financements pour les accompagner et qu’elles puissent produire plus pour s’autonomiser. Nous avons aujourd’hui trois forêts près de Kombissiri, classées, certifiées biologiques. C’est dans ces forêts que les femmes vont collecter les noix de karité. Et le commerce équitable nous a permis de reverser des fonds de développement aux collectrices, pour renforcer leurs activités d’autonomisation."

Francis Tuina de RPBHC, le réseau des productrices de beurre de karité des Hauts-Bassins et des Cascades

« Les femmes jouent un rôle important dans le développement de l’économie"

"Quand une femme a un revenu complémentaire à celui de son mari, on voit tout de suite l’impact. On a remarqué que la femme, quand elle a son argent, c’est pour la famille. C’est connu au Burkina Faso. Aujourd’hui les hommes sont assez sensibles à cela, à accompagner les femmes. Les amandes de karité sont devenues un revenu réel pour la femme. Mais la gestion du revenu est souvent pour l’homme, c’est une grosse problématique qu’il faut encore résoudre. C’est beaucoup de formation, de sensibilisation à la gestion financière, à la question de la masculinité positive, pour encourager par exemple la gestion du foyer ensemble, l’homme et la femme."

Témoignages recueillis par Biopartenaire, l'association solidaire et engagée pour la bio responsable.

💡Découvrez le guide pratique à destination des organisations de commerce équitable pour faire avancer l’égalité femmes-hommes, réalisé par Commerce Équitable France !

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